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L'épée Excalibur plantée dans un rocher.

La légende arthurienne

Par Gabryann Myrddin, le 30 septembre 2025

Le cycle arthurien est un ensemble foisonnant de récits qui se sont enrichis et transformés au fil des siècles, mêlant histoire, mythe et littérature. Il occupe une place centrale dans l’imaginaire médiéval européen et continue d’inspirer la culture moderne.

  • Des bases historiques incertaines : On suppose que le personnage d’Arthur s’inspire d’un chef de guerre brittonique du Ve–VIe siècle, qui aurait résisté aux envahisseurs anglo-saxons après la chute de l’Empire romain d’Occident (bien qu’il n’existe aucune preuve historique directe de son existence).
  • Premiers témoignages : Annales Cambriae (Xe siècle) mentionne Arthur et la bataille du mont Badon. Historia Brittonum (IXe siècle, attribuée à Nennius) le décrit comme un "dux bellorum" (chef de guerre).
  • Transmission orale : Ce sont les bardes celtes puis les chroniqueurs qui ont façonné ces récits, qui se sont ensuite transformés en épopées chevaleresques.


L’évolution littéraire :

  • Geoffroy de Monmouth (XIIe siècle)Historia regum Britanniae : fait d’Arthur un roi puissant, entouré de Merlin, de la Table ronde et de chevaliers. Ce texte popularise la légende en Europe.
  • Chrétien de Troyes (XIIe siècle) – en France, il introduit des éléments essentiels : Le Graal (Perceval ou le Conte du Graal). L’amour courtois entre Lancelot et Guenièvre.
  • Cycle de la Vulgate (XIIIe siècle) – énorme compilation en prose française qui développe l’histoire du Graal, la quête des chevaliers, la chute de Camelot.
  • Thomas Malory (XVe siècle)Le Morte d’Arthur : synthèse anglaise, influente jusqu’à aujourd’hui.


Thèmes et nuances :

  • L’idéal chevaleresque : honneur, bravoure, fidélité, mais aussi leurs contradictions.
  • L’amour courtois : tension entre passion et devoir.
  • Le Graal : quête mystique et spirituelle, symbole de perfection inaccessible.
  • La fatalité et la chute : Camelot est voué à s’effondrer à cause des failles humaines.
  • Le syncrétisme : mélange de traditions celtiques, chrétiennes et féodales.

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Livre : Lumières de Brocéliande.

La forêt Brocéliande

Contrairement à ce qui est souvent raconté, le mythe arthurien ne prend pas ses premières racines en Bretagne armoricaine, mais dans le sud de la Grande-Bretagne (la Britania). Donc plutôt en Cornouailles, Somerset et Wiltshire, par exemple. Le château royal de Camelot est supposé se trouver (selon les auteurs médiévaux) à Winchester, Carlisle, ou même Glastonbury (bien que de nos jours cette île est plutôt associée à Avalon).

Il faut déjà se rappeler que, jusqu’au Vème siècle, l’actuelle Angleterre se nommait la Bretagne. Lors que les légions romaines se retirèrent (vers 410), les envahisseurs anglo-saxons (Angles, Saxons et Justes) commencèrent à s’installer massivement dans le sud et l’est de l’île. Et c’est dans ce contexte que la figure d’Arthur se serait imposée comme chef militaire, unissant les Brittons (les celtes, ancêtres des Gallois et des Bretons) pour repousser les anglo-saxons, et réorganiser des petits royaumes indépendants.

Pourtant, dès le XIIème siècle, les auteurs français transposent ce mythe sur nos terres bretonnes, en faisant un lieu symbolique de chevalerie, de magie et de traditions anciennes (légitime si on les considère l’héritage des traditions celtes-gauloises). La forêt de Brocéliande (particulièrement la forêt de Paimpont, mais aussi celle de Huelgoat, entre autres) est devenue le lieu où les échos de ces récits vibrent encore. L’actuelle Bretagne (de tout temps peuplée de celtes) est toujours restée culturellement proche de la Grande-Bretagne, offrant un terrain symbolique parfaitement crédible pour les exploits chevaleresques et la magie.

Brocéliande devient alors le théâtre des exploits magiques de la légende : résidence de Merlin où Viviane l’emprisonna, le Val sans Retour où Morgane piégeait les maris infidèles, etc. Elle est devenue le théâtre de rencontres mystérieuses, de sortilèges en tout genre, de quête spirituelle, d’épreuves initiatiques, de sagesse et mystères féminins…

Là où l’Angleterre ne conserve que le pan plus concret et historique de la légende, Brocéliande devient alors la forêt de cet "autre monde" magique et initiatique. La version plus invisible et mystique du mythe, avec ses êtres enchantés et créatures fantastiques.


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Calice en résine-bronze et métal : Le Graal.

Le Graal



Origines littéraires :

  • Chrétien de Troyes (Perceval ou le Conte du Graal, vers 1180) : première mention. Le Graal y est un plat ou une coupe mystérieuse, porté dans une procession au château du Roi Pêcheur. Il n’est pas encore le “Saint Graal” chrétien, mais un objet énigmatique.
  • Cycle de la Vulgate (XIIIe siècle) : le Graal devient explicitement le calice de la Cène, contenant le sang du Christ, recueilli aussi lors de la Crucifixion. C’est désormais un reliquaire chrétien.
  • Thomas Malory (Le Morte d’Arthur, XVe siècle) : synthèse anglaise qui popularise le Graal comme but ultime des chevaliers, une quête spirituelle plus qu’une aventure.



Rôle et symbolisme :

Dans son rôle narratif, le Graal est le but suprême de la chevalerie arthurienne. Tous les chevaliers partent à sa recherche, mais seuls les plus purs (Perceval, Bohort, et surtout Galahad) l’approchent. La quête du Graal est la dimension mystique du cycle : elle dépasse la gloire terrestre et révèle la faillibilité humaine.

Son symbolisme dans le mythe en fait un objet sacré, une relique divine qui dépasse le monde matériel. Mais aussi une épreuve initiatique : seule une âme pure, détachée de l'orgueil et de la passion, peut l'atteindre. Il est aussi une révélation, car c'est au travers du Graal que chaque chevalier se confronte à ses limites et à sa propre vérité.



Evolution :

Dans le mythe arthurien, le Graal joue le rôle d’objectif inaccessible. Il met les chevaliers en marche vers un idéal qui dépasse leurs forces, révélant leurs vertus mais aussi leurs failles. Arthur et sa Table Ronde, si brillants dans la gloire terrestre, échouent souvent devant ce mystère. Car le Graal exige une pureté que l’épée et l’honneur ne suffisent pas à garantir : il ne se conquiert pas par la force, mais s’offre à ceux qui savent renoncer à l’orgueil. Il devient ainsi l’expression de la limite humaine face au divin, l’enseignement de l’humilité et des qualités du cœur.

Mais au-delà du récit médiéval, le Graal a pris une dimension universelle. Sur le plan psychologique, il peut être lu comme une métaphore du désir d’unité intérieure. Chez Jung, il correspond à l’archétype du Soi, c’est-à-dire la totalité de l’être, vers laquelle tend le processus d’individuation. La quête du Graal est alors l’équivalent d’un voyage intérieur : affronter ses zones d’ombre, dépasser ses blessures et se transformer pour atteindre la plénitude.

Dans la pensée alchimique et ésotérique, le Graal devient un vase sacré, assimilé au creuset où s’opère la transmutation. Il est le réceptacle de la lumière divine, le lieu de la transformation de l’être brut en être accompli. Certains y voient une image du féminin sacré, matrice qui accueille l’esprit et engendre une nouvelle naissance. Le chevalier qui trouve le Graal ne découvre donc pas un objet, mais accomplit une véritable métamorphose.

Spirituellement enfin, le Graal garde la double dimension du concret et du mystique. Pour le chrétien médiéval, il est relique eucharistique, calice de la Présence réelle. Pour l’homme moderne, il est le symbole d’une quête plus large : recherche de sens, d’absolu, de vérité intérieure. Sa force réside justement dans sa plasticité : il peut être lu comme une relique, une métaphore, un archétype ou une énigme, et garder toujours sa puissance.



Du Moyen Âge à nos jours, le Graal est donc passé du statut d’objet sacré à celui de symbole universel. Il ne dit pas seulement ce que l’homme peut obtenir, mais ce qui le met en marche. Il incarne ce qui manque toujours, ce qui échappe, ce qui élève. Son mystère nous enseigne que la véritable révélation ne réside pas dans le fait de l’atteindre, mais dans le chemin parcouru pour le chercher. Le Graal n’est pas un trophée, mais une quête vivante, et tant que l’homme aspirera à l’inaccessible, il continuera de luire au loin comme une promesse.

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Pommeau de l'épée d'Excalibur.

L'épée Excalibur

Excalibur est sans doute, avec le Graal, l’un des objets les plus fascinants du cycle arthurien. Elle n’est pas seulement une arme, mais un signe de légitimité et un instrument de destin. Dans les récits médiévaux, elle n’apparaît pas toujours sous la même forme ni avec la même origine : parfois tirée d’une pierre, parfois donnée par la Dame du Lac, elle change selon les auteurs mais garde toujours sa valeur de symbole.

Dans l’imaginaire, elle incarne la preuve irréfutable qu’Arthur est bien le roi choisi. L’épisode de l’épée dans le rocher n’est pas seulement une épreuve de force : c’est un test spirituel, une démonstration que le pouvoir ne se conquiert pas par la violence, mais qu’il est accordé à celui qui est prédestiné. L’épée devient alors un signe divin, une voix silencieuse qui légitime l’autorité d’Arthur.


Deux origines principales dans la légende :

  • L’épée dans le rocher : Arthur enfant est le seul capable de l’arracher, révélant son droit royal. Cet épisode met l’accent sur la légitimité et la providence.
  • L’épée offerte par Viviane : dans d’autres versions, c’est la Dame du Lac qui lui confie Excalibur. Ici, l’accent est mis sur le lien entre Arthur et le monde magique, entre la royauté et le surnaturel.

Excalibur n’est donc pas une simple arme de guerre. Elle possède des pouvoirs, comme une lame incassable et une brillance surnaturelle, parfois renforcée par un fourreau magique qui protège Arthur des blessures mortelles. Mais plus encore, elle est un prolongement de son porteur : elle symbolise le roi idéal, juste, invincible tant qu’il reste fidèle à sa mission.


Symbolismes associés à Excalibur :

  • Légitimité du pouvoir : le roi est choisi, non autoproclamé.
  • Alliance avec le sacré : l’épée vient de l’Autre Monde (pierre enchantée, lac, fée), rappelant que la royauté est d’ordre spirituel.
  • Justice et autorité : Excalibur n’est pas une arme de conquête, mais de protection et d’équilibre.
  • Destin et sacrifice : à la fin du cycle, Arthur ordonne que l’épée soit rendue au lac. Ce geste de renoncement marque la fin d’un âge et le retour du pouvoir au monde surnaturel.

Ainsi, Excalibur trace une trajectoire parallèle à celle du Graal. Là où le Graal est une quête intérieure, Excalibur est un signe extérieur, visible, qui incarne la royauté et l’autorité juste. De plus, ils évoquent ensemble les polarités polarités complémentaires du féminin (le calice : l'utérus symbolique) et celle du masculin (l'épée : le phallus symbolique). Mais l’un comme l’autre renvoient à une vérité plus profonde : le pouvoir, qu’il soit spirituel ou politique, n’est jamais vraiment “possédé”. Il est prêté, confié, et doit un jour être restitué.

C’est pourquoi la scène finale, lorsque Bedivere rend l’épée à la main surgissant du lac, est si puissante. Elle ferme le cycle : ce qui vient du monde magique y retourne, et la royauté terrestre, si éclatante, se révèle passagère. Excalibur rappelle alors que toute gloire humaine est éphémère, mais que le symbole, lui, demeure.



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Statue résine-bronze du roi Arthur Pendragon.

Arthur Pendragon

Arthur est le pivot de la légende arthurienne, mais sa figure est complexe : à la fois chef de guerre semi-historique, roi mythique et héros littéraire, il s’est métamorphosé selon les époques et les auteurs. Voici une exploration plus détaillée :


Aux origines d’Arthur :

  • Chef historique hypothétique : Certains chercheurs pensent qu’Arthur dériverait d’un commandant brittonique du Ve–VIe siècle qui aurait résisté aux envahisseurs saxons après le départ des légions romaines de Bretagne.
  • Premières mentions écrites : Historia Brittonum (vers 830, attribuée à Nennius) : Arthur n’est pas un roi, mais un "dux bellorum" (chef de guerre) qui remporte douze batailles. Annales Cambriae (Xe siècle) : mention de la victoire d’Arthur au mont Badon et de sa mort supposée à Camlann.

On ne parle pas encore de Camelot, d’Excalibur ni du Graal : tout cela sera ajouté plus tard par les auteurs médiévaux.



Arthur, roi et symbole :

Avec Geoffroy de Monmouth (Historia regum Britanniae, XIIe siècle), Arthur devient un véritable roi, fils d’Uther Pendragon et d’Ygerne, élevé secrètement par Merlin. Il fonde Camelot, un royaume idéalisé où règne la justice. Il institue la Table ronde, symbole d’égalité entre chevaliers. Son règne incarne l’âge d’or, mais il est aussi marqué par une fatalité : trahi par les siens, Arthur est condamné à voir son royaume s’effondrer.



Éléments clés de sa légende :

  • Excalibur : l’épée magique, parfois confondue avec l’ "Épée dans la pierre". Dans certaines versions, il tire l’épée d'une enclume, prouvant sa légitimité ; dans d’autres, c’est la Dame du Lac qui lui confie Excalibur.
  • Merlin : conseiller et magicien, qui orchestre sa naissance et son accession au trône.
  • La quête du Graal : même si Arthur n’y participe pas directement, c’est son royaume qui devient le théâtre de cette aventure mystique.
  • Mordred : souvent présenté comme son fils incestueux (né de Morgane ou de sa sœur Anna selon les versions), il finit par le trahir et causer sa mort à la bataille de Camlann.



Ambiguïtés et contradictions :

  • Roi parfait ou roi faillible ? Pour certains récits, il incarne la justice, la mesure et l’idéal chrétien. Pour d’autres, il est impuissant face aux passions humaines (adultère de Lancelot et Guenièvre, trahisons…).
  • Mort et retour : Arthur n’est jamais vraiment mort, il est emmené à Avalon pour y guérir. Il est dit "le roi qui fut et qui sera" (rex quondam rexque futurus), une sorte de messie endormi destiné à revenir sauver son peuple.



Héritage et représentations :

  • Médiéval : chevalier exemplaire, roi chrétien idéal.
  • Renaissance : figure nationale anglaise.
  • Romantisme : héros tragique, nostalgie d’un âge d’or perdu.
  • XXe–XXIe siècles :
    - Version épique (Excalibur de John Boorman).
    - Version réaliste et sombre (The Warlord Chronicles de Bernard Cornwell).
    - Versions parodiques (Monty Python : Sacré Graal ; la série Kaamelott).

Arthur est donc un miroir des époques : tour à tour guerrier celte, roi chrétien, héros tragique ou anti-héros parodié. Sa légende demeure vivante parce qu’elle s’adapte sans cesse.

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Statue résine-bronze de Merlin l'enchanteur.

Merlin "l’enchanteur"

Merlin est sans doute l’un des personnages les plus fascinants du cycle arthurien. Comme Arthur, il est le produit d’un long tissage entre traditions celtiques, folklore, religion chrétienne et inventions littéraires.



Origines et racines :

  • Figures pré-arthuriennes : Merlin est inspiré de plusieurs traditions. Myrddin Wyllt (ou Lailoken), un barde gallois semi-légendaire devenu fou après une bataille, qui se serait réfugié dans la forêt pour prophétiser. Il mêle alors des éléments du druide celte et du prophète biblique.
  • Transformation par Geoffroy de Monmouth : Dans Historia regum Britanniae (XIIe siècle), Merlin apparaît comme un prophète et devin, né d’un démon et d’une mortelle, destiné à servir le dessein de Dieu. Dans La Vie de Merlin (Vita Merlini), Geoffroy lui donne des traits de sage ermite des bois, mêlant druidisme et christianisme.



Rôle dans la légende arthurienne :

  • Architecte du destin d’Arthur : Il orchestre la rencontre entre Uther Pendragon et Ygerne, grâce à une illusion magique, ce qui entraîne la conception d’Arthur. Il confie l’enfant à Sir Hector pour l’élever en secret.
  • Leçon de légitimité : c’est lui qui installe l’épée dans l’enclume ou qui organise la remise d’Excalibur par la Dame du Lac, révélant ainsi le futur roi.
  • Conseiller : il guide Arthur dans ses choix, mais disparaît souvent avant la chute de Camelot (emprisonné ou ensorcelé par Viviane/Nimue).


Pouvoirs et fonctions

  • Prophète : ses visions annoncent les grands événements du royaume, souvent dans des énigmes obscures.
  • Magicien : illusions, métamorphoses, enchantements… Il élève même les pierres de Stonehenge dans certains récits.
  • Druide littéraire : héritage des traditions celtiques où les druides étaient gardiens du savoir et de la parole.
  • Double nature : fils d’un démon (ou parfois d'un dieu païen cornu) et d’une humaine, mais voué au bien. Il incarne alors la lutte entre ténèbres et lumière en lui-même et dans le monde.



Ambivalences et contradictions :

  • Guide ou manipulateur ? Dans certaines versions, Merlin est le sage conseiller désintéressé. Dans d’autres, il est un manipulateur inquiétant, jouant avec les destins humains.
  • Fin tragique. La plus répandue : il tombe amoureux de Viviane (ou Niniane, ou la Dame du Lac), qui le séduit et l’emprisonne dans une tour de cristal, une grotte ou un arbre enchanté. Une ambiguïté où certains voient un châtiment pour ses excès, d'autres un passage vers une autre dimension.



Représentations et héritage :

  • Moyen Âge : prophète christique, voix du divin dans une société féodale.
  • Renaissance et romantisme : image du sage druide, mystique et inspiré par la nature.
  • Époque moderne :
    - Épique : vieux magicien barbu à la Gandalf (Excalibur, 1981).
    - Ironique : mentor grincheux ou excentrique (Kaamelott d’Alexandre Astier).
    - Féminisé ou adouci : parfois fusionné avec la Dame du Lac dans les réécritures modernes.
    - Pop culture : on retrouve son archétype jusque dans Star Wars (Obi-Wan) ou Harry Potter (Dumbledore), ou encore dans Le Seigneur des Anneaux (Gandalf).



Merlin est plus qu’un personnage : il est un médiateur entre mondes (humain/surnaturel, païen/chrétien…). Il incarne le savoir ancien (mémoire celtique) confronté à un ordre nouveau (chrétienté, chevalerie). Son destin rappelle que même le plus grand des sages n’échappe pas à la passion ni à la fragilité humaine.

Là où Arthur est le roi idéal mais mortel, Merlin est le savant éternel, à la frontière entre homme et mythe.

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Statue en résine-bronze de Viviane, la Dame du Lac.

Viviane, "la Dame du Lac"

Viviane (souvent appelée la Dame du Lac) est l’une des figures les plus fascinantes et changeantes du cycle arthurien. Contrairement à Arthur ou Merlin, qui ont une identité plus stable, Viviane est un archétype mouvant, qui combine la magicienne celtique, la fée protectrice, l’amante fatale et la gardienne d’un savoir sacré.



Origines et racines :

  • Sources celtiques : Son personnage est inspirée de déesses liées à l’eau (sources, lacs, rivières), associées à la fertilité, à la guérison et au passage vers l’Autre Monde. Dans les croyances celtes, les lacs et rivières étaient des lieux de dépôts rituels (armes jetées dans l’eau en offrande). Cela explique pourquoi Viviane donne ou reprend Excalibur dans certaines versions.
  • Nom et variations : Viviane, Nimue, Niniane, Nyneve, ou simplement la Dame du Lac. Plusieurs "Dames du Lac" apparaissent dans certains textes, ce qui accentue son caractère multiple.



Rôle dans la légende :

  • Donneuse d’Excalibur : Dans plusieurs versions, c’est elle qui offre Excalibur à Arthur, ou qui reprend l’épée après sa mort. Elle agit comme gardienne des objets magiques et garante de la légitimité royale.
  • Éducatrice de Lancelot : Après la mort du père de Lancelot, elle recueille l’enfant et l’élève dans son royaume aquatique. Elle en fait l’un des plus grands chevaliers de la Table ronde.
  • Enchanteresse liée à Merlin : Dans beaucoup de récits, elle séduit Merlin, obtient de lui ses secrets magiques, puis l’enferme (dans une grotte, un arbre, une prison de verre). Cette relation ambivalente en fait à la fois son élève, sa rivale et sa geôlière.
  • Alliée ou adversaire d’Arthur : Dans certaines versions, elle protège Arthur et Camelot. Dans d’autres, elle intrigue, manipule et joue un rôle trouble dans la chute du royaume.



Ambiguïtés et contradictions :

  • Fée bienfaisante : protectrice d’Arthur et mère adoptive de Lancelot.
  • Femme fatale : séductrice qui piège Merlin, parfois vue comme une traîtresse.
  • Prêtresse initiatrice : gardienne d’un savoir ésotérique, médiatrice entre le monde humain et surnaturel.
  • Pluralité : certains textes distinguent plusieurs Dames du Lac, ce qui brouille son identité (l’une donne Excalibur, une autre élève Lancelot, une troisième enferme Merlin).




Représentations et héritage :

  • Moyen Âge : figure ambivalente, oscillant entre la fée protectrice et la magicienne trompeuse.
  • Renaissance & romantisme : incarnation du mystère féminin, souvent idéalisée comme muse ou déesse de la nature.
  • XXe–XXIe siècles :
    - Épopée classique (Excalibur de John Boorman) : Dame solennelle et majestueuse, maîtresse des eaux.
    - Réécritures féministes (Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley) : Viviane devient une prêtresse de la déesse-mère, représentante de la spiritualité païenne opposée au christianisme.
    - Culture pop : tantôt enchanteresse sombre, tantôt guide bienveillante, parfois même fusionnée avec Morgane dans certaines adaptations. Certains la comparent à Galadriel dans Le Seigneur des Anneaux de Tolkien.



Viviane incarne symboliquement l’eau et la liminalité. Elle est la gardienne des passages, à la fois vers le pouvoir royal et vers l’autre monde. Les aspects du féminin qu’elle représente sont multiples, car elle associe la mère, l’amante, la magicienne, l’initiatrice et la destructrice. Sa puissance est donc ambiguë, sa magie n’étant jamais réellement neutre, car elle peut autant sauver que détruire. Elle reste avant tout la mémoire et la transition du paganisme ainsi que du rôle sacré du féminin, conservant des traits de déesses celtiques tout en étant réinterprétée dans un cadre chrétien.

Viviane est donc une figure fluide et changeante : tantôt protectrice lumineuse, tantôt séductrice dangereuse, elle reflète les peurs et les désirs liés à la féminité et au mystère.

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Statue en résine-bronze de Morgane "la fée".

Morgane "la fée"

Morgane (ou Morgan le Fay, Morgaine, Morgana) est l’un des personnages les plus riches et ambigus de la légende arthurienne. Demi-sœur d’Arthur, magicienne puissante, guérisseuse, tentatrice, tantôt ennemie tantôt alliée, elle incarne toute la complexité des figures féminines du cycle.



Origines et racines :

  • Sources celtiques : Probable héritière de divinités guerrières celtiques liées à la mer et à l’autre-monde (telle que >> La Morrigan >> de l’antique panthéon irlandais). Son nom rappelle le mot gallois môr (mer), ce qui explique son lien fréquent avec Avalon, île mystérieuse et aquatique.
  • Premières apparitions : Chez Geoffroy de Monmouth (Vita Merlini, XIIe siècle), Morgane est une fée bienveillante, guérisseuse, régnant sur Avalon. Plus tard, les romans français la transforment en magicienne plus sombre, rivale de Guenièvre et d’Arthur.



Place dans la légende arthurienne :

  • Sœur d’Arthur : Fille d’Ygerne et du duc de Cornouailles (avant qu’Uther ne la séduise grâce à Merlin). Elle est donc la demi-sœur d’Arthur.
  • Épouse et amante : Mariée au roi Urien de Gorre, mère d’Yvain (un chevalier de la Table ronde), mais souvent décrite comme infidèle ou de mœurs libres.
  • Magicienne : Souvent élève de Merlin, ou initiée aux arts occultes. Elle est généralement présentée comme une grande enchanteresse, capable de se métamorphoser, de guérir ou d’empoisonner.
  • Rivale de Guenièvre : Dans plusieurs récits, elle tente de discréditer la reine, ou de séduire Lancelot.
  • Mère de Mordred (selon certaines versions) : Dans certaines traditions, c’est elle qui, séduite par Arthur sans savoir leur lien de parenté, donne naissance au futur traître Mordred.



Ambivalences et contradictions :

  • Fée bienveillante : chez Geoffroy de Monmouth, elle est la reine d’Avalon qui soigne Arthur après la bataille de Camlann.
  • Magicienne malveillante : dans d’autres récits, elle cherche à détruire Arthur, manipule les chevaliers et œuvre à la chute de Camelot.
  • Guérisseuse/Destructrice : capable d’apporter autant la vie que la mort.
  • Figure de liberté féminine : ses relations multiples et son indépendance en font une rebelle face à l’ordre chrétien et patriarcal.



Représentations et héritage :

  • Moyen Âge : D’abord fée guérisseuse (XIIe siècle). Puis sorcière dangereuse et séductrice (XIIIe–XVe siècles).
  • Renaissance et romantisme : Morgane devient l’archétype de la "femme fatale" et de la tentatrice diabolique.
  • XXe–XXIe siècles :
    - Les Dames du lac (Marion Zimmer Bradley) : Morgane (Morgaine) est la véritable héroïne, prêtresse païenne opposée au christianisme, mais pas maléfique.
    - Excalibur (John Boorman, 1981) : sombre magicienne, manipulatrice, incarnant la part maudite d’Arthur.
    - Kaamelott (Alexandre Astier) : absente comme personnage central, mais évoquée dans une veine humoristique.
    - Dans la fantasy contemporaine, elle est souvent réhabilitée comme figure féministe et tragique.



Morgane condense plusieurs archétypes. Tout d’abord celui de la "fée" celtique, par son ambivalence et son lien profond avec la nature et l’autre-monde. Ensuite elle devint l’incarnation de la "sorcière" des chrétiens, incarnant le visage du ‘danger’ que représentait l’indépendance féminine à l’époque. En tant que sœur d’Arthur, elle reflète souvent son double sombre, parfois même vu comme "l’échec" de la lignée. Mais dans les réécritures modernes, elle est avant tout la prêtresse païenne par excellence, incarnant la mémoire et les vestiges d’une spiritualité ancienne supplantée par le christianisme, où le féminin sacré prédominait.

Morgane est donc une figure miroir : tantôt salvatrice, tantôt destructrice, mais toujours insaisissable. Visage de la puissance féminine indomptable, elle cristallise les peurs, les fantasmes et les contradictions des sociétés qui ont transmis et transformé la légende.

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Les chevaliers de la table ronde

La Table Ronde est l’un des grands symboles du cycle arthurien : un cercle parfait où tous les chevaliers sont égaux, sans hiérarchie de places. Le nombre de chevaliers varie selon les sources (de 12 à plus de 150), mais certains apparaissent comme des piliers récurrents.

Sa forme symbolise l’égalité, car tous les chevaliers y ont le même rang du fait qu’il n’y ait pas de tête de table. Elle représente les idéaux chevaleresques dont chaque facette est représentée par chaque chevalier (force, fidélité, pureté, passion…). Mais elle évoque aussi l’épreuve spirituelle, par les nombreux échecs lors de la quête du graal, ainsi que les nombreuses chutes dues aux rivalités, passions et trahisons qui détruisent parfois l’unité du cercle parfait.

La Table Ronde est en quelque sorte une galerie de miroirs où chaque chevalier incarne une qualité ou un défaut, un idéal ou une faille. C’est moins une armée homogène qu’une mosaïque d’humanité, qui explique à la fois la grandeur et la ruine du rêve arthurien. En voici quelques éléments célèbres.



Les figures majeures :

  • Lancelot du Lac : Fils du roi Ban de Bénoïc, recueilli et élevé par la Dame du Lac, c'est le plus grand chevalier en prouesses martiales. Il devient aussi l'amant de la reine Guenièvre : son amour adultère, aussi pur que coupable, précipite la chute de Camelot. Il est un modèle de chevalerie, mais donc aussi responsable de la fin du rêve arthurien.
  • Gauvain : Neveu d’Arthur (fils de Morgause). Représente la bravoure, la loyauté et l’honneur chevaleresque. Dans certains récits (notamment anglais), il est présenté comme colérique et violent. Héros de Sire Gauvain et le Chevalier vert.
  • Perceval : Jeune homme naïf et pur, élevé à l’écart du monde. Héros de Chrétien de Troyes dans Perceval ou le Conte du Graal. Celui qui approche le plus près du mystère du Graal, mais échoue à cause de son ignorance (il ne pose pas la question salvatrice).
  • Galahad : Fils de Lancelot et d’Élaine (conçue par un enchantement). Il est le chevalier parfait, pur, et destiné à accomplir la quête du Graal. Seul capable de voir le Graal dans toute sa plénitude, il atteint l’union mystique avec le divin. Symbole de la perfection spirituelle, mais aussi inaccessible aux simples mortels.



Autres chevaliers importants :

  • Tristan : Célèbre pour son histoire d’amour tragique avec Iseult (hors cycle arthurien, mais intégré ensuite). Guerrier exceptionnel, presque l’égal de Lancelot. Sa passion interdit toute harmonie durable à Camelot.
  • Bohort (Bors) : Fidèle compagnon de Lancelot, mais beaucoup plus vertueux. Avec Galahad et Perceval, il est l’un des trois chevaliers à atteindre le Graal. Seul survivant des élus, chargé de rapporter le récit aux hommes.
  • Yvain (ou Owain) : Fils de Morgane (ou parfois d’une autre sœur d’Arthur). Héros de Yvain ou le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes, il est la figure du chevalier errant, en quête d’équilibre entre aventure et amour conjugal.
  • Kay (ou Keu, Caius) : Frère adoptif d’Arthur, fils de Sir Hector. Sénéchal de Camelot, souvent décrit comme querelleur et arrogant. Dans les textes gallois, il possède même des pouvoirs surnaturels.
  • Bedivere (ou Bédivère) : L’un des compagnons les plus fidèles d’Arthur. C’est lui qui jette Excalibur dans le lac après la mort du roi à Camlann, en faisant un symbole de loyauté jusqu’au bout.
  • Lamorak : Fils du roi Pellinore. Réputé pour sa force et son courage, mais impliqué dans des querelles sanglantes avec les fils du roi Lot (famille de Gauvain).
  • Palomides : Chevalier sarrasin, amoureux d’Iseult, rival de Tristan. Figure intéressante de diversité dans un univers majoritairement chrétien.
  • Hector des Mares : Demi-frère de Lancelot (par son père Ban). Courageux, mais éclipsé par son frère.
  • Lionel : Cousin de Lancelot et frère de Bohort. Participe à de nombreuses aventures, parfois dans l’ombre des héros principaux.

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Conclusion



La légende arthurienne se déploie dans un espace fragile et brumeux, à mi-chemin entre l’histoire et le mythe. Peut-être y eut-il, au Ve siècle, un chef de guerre (Arthur ?) dressé contre l’ombre saxonne. Mais de ce nom à peine murmuré par les chroniques, il ne reste que des traces ténues, amplifiées par les bardes, remodelées par les clercs, puis sublimées par les poètes, jusqu’à devenir Roi.

Arthur, Merlin, Viviane, Morgane, Lancelot et tant d’autres sont devenus moins des personnages que des archétypes universels, une véritable part de nous-même, miroirs de nos contradictions. Ils incarnent nos tensions profondes : l’idéal et la trahison, l’amour et le devoir, la quête et l’échec, la raison et la passion. Le mythe est ainsi resté vivant parce qu’il ne donne pas de réponses définitives : il interroge l’homme sur son désir d’absolu, sur son incapacité à le saisir pleinement, et sur la fragilité de tout âge d’or.

Aujourd’hui encore, Arthur et sa Table Ronde continuent de hanter notre imaginaire. Qu’il s’agisse d’œuvres épiques (Excalibur), de réécritures subversives (Les Dames du lac), ou de détournements humoristiques (Kaamelott), chaque époque recrée Camelot à son image.  

La légende arthurienne a su devenir le reflet de chaque époque : au Moyen Âge, elle exaltait l’idéal chevaleresque ; à l’époque romantique, elle exprimait la nostalgie d’un passé perdu ; aujourd’hui, elle questionne notre rapport au pouvoir, au collectif, et à l’utopie.

En somme, le cycle arthurien n’appartient pas seulement au passé : il est une matière vivante. Sa part historique nous rappelle d’où nous venons, sa part mythique nous dit qui nous sommes, et sa persistance nous invite à réfléchir à ce que nous voulons être.

Et pourtant, le mythe perdure. Comme Arthur endormi à Avalon, il sommeille en nous, prêt à renaître chaque fois qu’une époque se cherche un roi juste, une fraternité, ou un Graal à poursuivre. Des manuscrits enluminés aux films modernes, des chants des troubadours aux parodies contemporaines, tant que nous aurons besoin de héros pour rêver, de quêtes pour avancer, et d’utopies pour donner forme à nos désirs, Arthur et ses chevaliers ne cesseront de revenir, porteurs de leurs mythes et de leurs enseignements intemporels.

Article par Gabryann Myrddin
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