Les Vierges noires fascinent par leur étrangeté : alors que la plupart des représentations de la Vierge Marie la montrent lumineuse, vêtue de bleu ou de blanc, ces statues arborent une peau noire ou très sombre. Cette noirceur est porteuse d’un symbolisme puissant, ancien et universel.
Dans la symbolique traditionnelle, le noir n’est pas synonyme de mal ou de négatif. Il est la couleur de la matrice primordiale, du mystère, de la nuit féconde d’où surgit la lumière. Le noir représente l’invisible, l’inconnu, la germination souterraine, l’intériorité, le retour à soi. Ainsi, la Vierge noire devient figure de la sagesse cachée, de l’initiation. Elle invite à un chemin de transformation intérieure, à passer symboliquement par la « nuit de l’âme » pour renaître à une lumière plus profonde.
Jacques Bonvin met en relation les Vierges noires avec les grandes déesses noires de l’Antiquité, telles qu’Isis en Égypte, Déméter dans la Grèce ancienne ou encore Cybèle et Artémis. Ces figures féminines sont liées à la Terre, à la fécondité, aux cycles de la vie et de la mort, à la protection maternelle. Le culte marial aurait ainsi intégré des aspects plus anciens de la divinité féminine universelle, en leur donnant une nouvelle forme dans le christianisme.
À travers leur couleur, leur posture, leur lieu d’implantation (souvent dans des grottes, près de sources ou sur d’anciens lieux païens), les Vierges noires incarnent l’archétype de la Mère : la Terre nourricière, la Sagesse, mais aussi la Mère douloureuse, proche de l’humanité souffrante. Elles sont la Vierge de la profondeur, là où s’accomplit la transmutation spirituelle.
Voir, toucher, prier une Vierge noire, c’est entreprendre un chemin vers l’intérieur de soi-même.
Poids | 0,200 kg |
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